We waited so damn long + Timéo

Assise sur un banc de la zone générale, Gwen joue nerveusement avec ses doigts. Elle vient tout juste d'aller déposer son sac contenant toutes ses affaires dans sa cabane, et c'est ici que lui a donné rendez-vous Timéo pour ce fameux face à face, l'affrontement qui changera certainement toute la nature de leur relation. La zone générale est, pour le moment, le seul endroit qu'elle connait à part sa cabane qu'elle n'a que brièvement visitée. Cabane où elle est pour le moment seule, d'ailleurs. Gwen a toujours été une grande solitaire, elle ne devrait pas avoir trop de mal à survivre avec un compartiment rien qu'à elle, jusqu'à l'arrivée de nouveaux campeurs. Pour essayer de calmer son stress, elle inspire profondément et lève les yeux au ciel. Au-dessus de sa tête, le soleil brille d'une intensité éblouissante qui la force à plisser les paupières. Elle laisse sa chaleur réchauffer son visage pendant quelques secondes, puis fixe à nouveau les différents chemins menant aux diverses parties du camp. Gwen ne sait pas d'où va débarquer Timéo, alors elle regarde une à une les différentes possibilités encore et encore. À cause de sa petite taille, ses pieds touchent à peine le sol. Le bout de ses baskets blanches effleurent la terre, et elle s'amuse à faire aller ses jambes d'avant en arrière pour passer le temps, comme une enfant attendant un cadeau. Dans sa tête, elle se repasse toutes les conversations qu'elle a eues avec Tim. Il y en a eu tellement qu'elle n'arrive pas à penser à toutes, mais elle essaie de se remémorer tout ce qu'il lui a dit sur lui et qu'elle pourrait utiliser comme sujet de conversation pour éviter un quelconque malaise. Amusée par toute cette pression qu'elle se met toute seule, Gwen sourit dans le vide. Elle ne devrait pas avoir peur, ce n'est que Tim après tout. Pas un inconnu, mais une personne qui la connait et qu'elle connait. La peur laisse soudainement place à de l'impatience, et elle quitte son banc pour commencer à faire les cents pas.

AVENGEDINCHAINS

Aujourd’hui était le jour J. Le jour où finalement toi et Gwendolyn allaient finir par vous voir pour la première fois de votre vie. Vous vous connaissiez depuis quelques mois déjà et cela faisait quoi, trois mois que vous étiez en couple. Enfin en couple virtuel puisque vous ne vous étiez vu que via facetime, Skype et compagnie. Tu avais un peu peur. Tu l’aimais bien Gwendolyn, mais tu ne savais pas comment elle serait en vraie. Comment elle réagirait avec toi. Tu lui avais dit ne pas trop aimé les gestes d’affections, que les bisous, les câlins n’étaient pas ton truc, mais que tu ferais un effort pour elle, pour votre relation. Du coup, c’est aujourd’hui qu’elle devait arriver. Tu n’étais jamais en retard, mais bien sûr il avait fallu que le directeur te convoque pour te charger de quelques missions pour la semaine. Tu avais tout soigneusement écrit dans ton carnet, que tu avais glissé dans la veste de moniteur que tu portais à longueur de temps -et que tu lavais toutes les semaines, soyez rassurés- avant de gagner l’administration. Tu n’étais pas loin vu que le bureau était à quelques centaines de mètres, mais quand tu arrivas sur les lieux, la voir en réelle, ça te fit quelques choses. Tu étais à la fois content et à la fois non. Qu’est-ce que ça allait changer pour vous de vous voir en vrai ? Rien du tout ? Beaucoup de choses ? Tu en aurais certainement la réponse ce soir, en tout cas tu te dirigeais vers la brunette, un petit sourire au bout des lèvres alors que tu venais doucement tapoter son épaule pour qu’elle se retourne. « Timéo, c’est un plaisir de pouvoir enfin te voir en vrai. » Dis-tu dans un petit rire alors que tu viens la prendre dans tes bras, autant faire un effort dès le début, non ? Cependant l’étreinte ne dure que quelques secondes et tu te recules déjà, demandant. « Tu viens d’arriver aujourd’hui c’est ça ? Le trajet n’a pas été difficile ? Tu as tout ce dont il te faut ? Tu fais partie des marmottes, c’est ça ? » demandes-tu dans un demi-sourire, venant t’asseoir sur le banc alors que tu tapotes la place libre d’à côté pour qu’elle vienne t’y rejoindre.

Ce tapotement sur son épaule la fait sursauter. D'un geste vif, Gwen se retourne et fait face à la personne qu'elle attendait, mais dont la présence suffit tout de même à la mettre mal à l'aise. Elle craignait tellement que cette rencontre se passe mal, voir la réalité à quelques centimètres d'elle suffit à lui faire perdre totalement pied. Instinctivement, elle sourit. Il est beau, tellement plus que derrière une caméra, ou sur un cliché trouvé parmi d'autres sur un réseau social. Il se présente, et ça la fait rire car évidemment elle connait déjà son prénom. « Ça l'est pour moi aussi, » répond-elle en le laissant la prendre dans ses bras, entourant son torse des siens. Face à elle, Timéo est grand et elle se sent encore plus petite. Elle est certaine que ses joues sont déjà rougies par le stress, mais Gwen essaie du mieux qu'elle le peut de prendre sur elle pour ne pas se ridiculiser devant lui. Cette étreinte la rassure un peu, mais Timéo ne met pas longtemps avant de rompre le contact et de se diriger vers le banc sur lequel elle était assise quelques minutes plus tôt. Attentive à ses interrogations, elle ne pense pas tout de suite à le rejoindre et se contente de le suivre des yeux sans savoir quoi faire. Il tapote ensuite la place à coté de lui, et Gwen s'avance pour y prendre timidement place. « Une question à la fois, » dit-elle en riant une nouvelle fois. « Pour le trajet, ça a été. J'ai voyagé dans un car rempli d'indous un peu transpirants. Je me demande d'ailleurs où se sont volatilisées toutes ces personnes, j'espère qu'elles ne sont pas ici. Sans vouloir paraître raciste, je ne le suis pas je t'assure ! Mais... ils sentaient vraiment fort. » Gwen a toujours eu tendance à trop parler quand elle est mal à l'aise, un défaut  pour lequel elle n'a jamais réussi à se débarrasser. « Sinon, je pense ne rien avoir oublier, c'est gentil de demander. Et en effet, je suis dans les marmottes. T'es moniteur toi, c'est ça ? » Ils avaient dû en parler une fois, mais leurs conversations ont été si nombreuses que Gwen a du mal à s'en rappeler.

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